Je déambulais dans les rues du quartier Villeray en direction du Marché et j’eus soudainement un élan de nostalgie. Je marchai, avec curiosité, jusqu’à l’intersection des rues Dante et Henri-Julien. Une de mes ex-copines y avait habité il y a de cela plus de 15 ans déjà. Ce souvenir me vieillissait, évidemment! Mais je me souvins avidement de ces moments passés dans le logement en face de l’église, là où tous les dimanches, les italiens du coin aimaient se rassembler. C’était l’époque où elle (mon ex) n’était pas encore sortie du garde-robe. Toutes les nuits passées à ses côtés étaient, en quelque sorte, volées et empreintes de supercheries. Non pas entre nous mais envers ses amis et sa famille. Je souris en revoyant les images dans ma tête; nous nous étions faufilées discrètement dans sa chambre alors que son colocataire s’apprêtait à quitter pour la soirée. Nous profitâmes amplement de l’absence de Louis pour ouvrir une bouteille et succomber à nos élans charnels sur le divan et la table de la cuisine puis aboutir toutes les deux sous une douche bien chaude. Quinze ans de cela déjà... je souris.
Je réalisai que j’étais loin d’être la jeune femme naïve que j’étais à l’époque. J’avais mûri au dépend des déceptions et des blessures amoureuses qui s’étaient succédées depuis mes premières relations amoureuses. Je crois aujourd’hui avoir fait la paix avec mes relations passées (amicales ou amoureuses). Même les blessures que Raphaëlle a laissées en filigrane sur mon cœur semblent s’être cicatrisées.
Après avoir visité une séries d’épiceries fines au Marché Jean-Talon, je remis mes écouteurs en place et m’élançai vers le chemin du retour. Je pris conscience de l’ampleur du bonheur qui m’habitait lorsque je me mis à marcher d’un pas léger, comme ensorcelée par quelques chansons bien rythmées de mon mp3. Ces petits moments de bonheur constituaient un objectif atteint dans mon quotidien. Il y avait quelques années que cet élan de bonheur spontané ne m’avait pas envahit.
Je vous souhaite, en ce 12/12/12, que votre année 2012 se termine avec cette légèreté au cœur, cet élan de plaisir à « être »,
tout simplement.
Ally L.